Le secrétaire général de l'enseignement catholique a estimé mercredi auprès de l'AFP qu'il fallait "laisser de la souplesse" aux établissements pour mettre en place les groupes de niveau au collège, dans le privé comme le public, alors que cette réforme suscite beaucoup d'opposition.
"Il faut laisser de la souplesse aux chefs d'établissement et aux équipes enseignantes qui sont les plus habilitées à traiter ces questions-là, que ça soit dans le public ou dans le privé", a affirmé Philippe Delorme.
"On n'est pas contre l'idée de créer des groupes de besoin", mais "pas forcément sur la totalité des horaires de mathématiques et de français", a-t-il ajouté. En revanche, "je suis contre le fait qu'on traite tout le monde de la même façon, contre le côté uniforme".
L'entourage de la ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet a indiqué mercredi à l'AFP que "s'agissant du public comme du privé, au sein de chaque académie, les discussions avec les chefs d'établissement et l'accompagnement, le cas échéant, se poursuivent afin d'examiner la situation de chaque collège".
En décembre, Gabriel Attal, alors ministre de l'Education, avait annoncé la création de groupes de niveau à la rentrée 2024 en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques, et en septembre 2025 en 4e et 3e.
Mais la création de ces groupes suscite la colère des syndicats enseignants, qui pointent un risque de "tri" des élèves et un manque de moyens pour les mettre en place.
Du côté de l'enseignement catholique, "pour constituer des groupes de niveau, nous ne disposons que d'un peu plus de 370 postes" liés à la suppression d'une heure de cours en classe de 6e, a affirmé Philippe Delorme.
"L'enseignement public a bénéficié de moyens complémentaires, bien qu'insuffisants. Nous, nous avons zéro moyen complémentaire", a-t-il poursuivi. "Des académies veulent nous imposer d'utiliser des moyens ordinaires pour mettre en place ces groupes, ce que nous refusons absolument". "
Si on a des moyens, nous travaillerons à la mise en œuvre", explique-t-il. Mais pour lui, il faut "faire confiance aux acteurs de terrain", dans le public comme le privé. "Le président de la République a dit qu'il fallait donner de l'autonomie aux établissements, et on assiste depuis quelques mois à exactement l'inverse", a-t-il regretté.
Depuis son arrivée au ministère, Nicole Belloubet a tenté de déminer la question de ces groupes, assurant qu'ils seront flexibles et que les classes resteront hétérogènes.
La Rédaction (avec AFP)